À la fin du XVIe siècle, à Ault, en Picardie, quatre femmes : Catherine, la bourgeoise, Marguerite, grande amoureuse qui a vécu à la cour des Valois, Agnès, la fanatique catholique, et Héloïse qui n’a pas eu beaucoup de chance dans sa vie, vivent les derniers moments de la ville basse au pied des falaises et du port où vient de rentrer le navire de Robert le Terre-Neuva après six mois de pêche à la morue.
En pleines guerres de religion, le duc de Guise, chef de la Ligue catholique, veut se servir des galeries souterraines d’Ault pour abriter un complot dont le but est l’assassinat d’Élisabeth Ire d’Angleterre la protestante. Joseph, Jésuite mathématicien, astronome et astrologue, lui est envoyé pour organiser la base. Les signes ont prévenu, l’homme du marché a prévenu, mais personne n’y a cru… L’ouragan est arrivé et il a anéanti tous les espoirs, comblé le port, englouti la ville basse et l’église Sainte-Marie, la falaise s’est écroulée sur les maisons des pêcheurs… Victor Hugo, lors d’un voyage sur la côte picarde en 1837, fut ému par le témoignage d’une vieille femme qui, dans sa jeunesse, avait vu le clocher de l’église Sainte-Marie dépassant des flots. Il a raconté ce drame dans une longue lettre à sa femme.
Sylvette Mathieu propose à travers ce texte palpitant de vivre les derniers moments de la ville basse d’Ault qui fut engloutie par la mer à la fin du XVIe siècle. Contrairement à la légende de la ville d’Ys, c’est un fait historique acquis tout comme l’existence d’un beffroi ecclésiastique ou la présence de muches (refuges souterrains) uniques en Picardie maritime. L’auteure nous emmène dans sa quête, sur le terrain auprès des habitants, de ce patrimoine oublié mais exceptionnel de la ville d’Ault.
Article avec interview de l’auteure sur Proxinews