« Lawrence de Picardie » : Jean Saintot

« Mes amis ! déclama Lawrence. Depuis trop longtemps, la Picardie a attendu son heure de gloire. Depuis trop longtemps, nous courbons l’échine sous le joug des Francs.
« Voilà mille six cents ans que ces barbares bafouent notre droit à l’indépendance et à la souveraineté sur nos ressources naturelles. La Picardie était l’une des régions les plus belles et les plus fertiles d’Europe, et que nous ont apporté nos envahisseurs ? La misère, les guerres et l’impôt qui tue. Durant leurs guerres stupides contre Albion ou la Germanie, notre région fut le champ de bataille de l’Europe entière. Et maintenant, ils cherchent à nationaliser nos champs de betteraves ! À nous déposséder de tout ce que nous avons ! »

L’insurrection générale de la Picardie m’a frappé comme un impératif littéraire et politique. Dans « Lawrence » comme dans notre réalité, ce ne sont pas les Picards qui rejettent le « système », mais la société qui les rejette dans ses marges. À une élite qui les méprise ou les ignore, ils opposent leur débrouillardise, leur sens de l’entraide et leur esprit d’indépendance. L’indépendance des Picards est leur respiration : j’ai voulu leur donner un grand bol d’air.

– Jean Saintot.

Jean Saintot a 29 ans. Lawrence de Picardie est son premier roman.